Etudes sur les bienfaits du CBD
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Les recherches sur le CBD prêtent à cette molécule de nombreuses propriétés thérapeutiques. En France, la loi en vigueur garde pour le moment ses précautions. Peu de médicaments qui en contiennent sont prescriptibles et il est interdit de présenter les autres produits au CBD comme des produits curatifs. Mais le marché se développe et l’attrait croissant qu’il suscite n’est sûrement pas dû au hasard.
L’évolution des connaissances sur le cannabidiol pourrait bientôt permettre de mieux exploiter le potentiel de ce principe actif du chanvre. Selon les pays et leurs législations, les recherches se mettent en place et pourront sûrement participer à la démocratisation du CBD. Les espérances sont grandes, tant d’un point de vue commercial que médical.
Une molécule complexe
Psychoactif ou non, le débat
La commission des stupéfiants et psychotropes de l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a estimé que le cannabidiol possède des effets psychoactifs. Le fait qu’il diminue très probablement l’anxiété, par exemple, argumente en ce sens. Mais les publications scientifiques et grand public sont parfois contradictoires sur le sujet.
Une substance psychoactive n’est pas forcément nocive. Alors doit-on qualifier le CBD de la même façon que le THC ? Le THC a des effets dangereux, ce qui entraîne son interdiction par la loi. Pour bien distinguer ces molécules, il est donc plutôt courant de voir le CBD désigné comme une molécule « légale car non psychotrope » ou « non nocive car non psychotrope ». Il s’agit alors plus d’une question d’usage pratique que de véracité scientifique pure, afin de marquer clairement les esprits face aux dangers et à l’interdiction du THC. Nous ne lancerons pas ici le débat sur le choix à faire entre pédagogie et vulgarisation…
Quelques consensus possibles
A ce jour, aucune étude ne semble avoir démontré une dépendance potentielle au cannabidiol. Ce principe actif ne serait donc pas addictif. Cette substance complexe n’aurait, par ailleurs, aucun effet toxique majeur. Une dose trop élevée se traduirait simplement par des engourdissements passagers. Le seul effet secondaire qui semble admis concerne la propension de cette molécule à occasionner parfois des somnolences, chez des personnes particulièrement sensibles à ses effets.
Les médicaments au CBD
En France
Pour le moment, trois médicaments dérivés du cannabis sont autorisés en France : le Sativex, le Marinol et l’Epidiolex. Le Marinol ne contient pas de CBD, juste du THC.
Le Sativex est une solution approuvée pour les patients atteints de sclérose en plaques et comprend à la fois de la THC et du CBD. Mais ce médicament n’est pas en vente dans les pharmacies françaises, faute d’un accord sur le prix de son remboursement.
L’Epidiolex contient du CBD mais pas de THC. Il est recommandé en cas d’épilepsie dès lors que la maladie résiste à d’autres traitements. Comme le Marinol, on doit obtenir une autorisation temporaire d’utilisation par l’ANSM pour se le voir prescrire.
A l’étranger
La plupart des pays européens ont légalisé le cannabis médical, à des degrés plus ou moins poussés. La plante et des médications qui en sont dérivées sont aussi prescriptibles au Canada, en Israël, en Australie et dans de nombreux Etats américains où la recherche et la législation est avancée sur le sujet. Certains pays et Etats ont complètement légalisé le cannabis, d’autres simplement le CBD.
Les recherches et leurs conclusions sur les bienfaits du CBD
Le cannabis était auparavant surtout utilisé contre la douleur. Mais le CBD en lui-même pourrait avoir des applications thérapeutiques bien plus spécifiques. Des recherches ont mis en avant plusieurs symptômes auxquels la molécule pourrait apporter des réponses thérapeutiques.
Bienfait : Contre la douleur et certaines inflammations
De nombreuses études insistent sur les propriétés analgésiques et anti-inflammatoires probables du CBD. Arrivent à cette conclusion des études publiées par :
Free Radical Biology and Medicine, en septembre 2011.
PLOS One, en 2011.
Douleur et analgésie, en juin 2012.
Bioorganic & Medicinal Chemistry, en avril 2015.
European Journal of Pain, en juillet 2016.
Bienfait : Contre le stress, l’anxiété, la dépression et l’insomnie
Le cannabidiol pourrait servir d’anxiolytique, il pourrait traiter l’anxiété et plusieurs de ses manifestations, selon des études publiées par :
Neuropsychopharmacology, en mai 2011
Revista Brasileira de Psiquiatria, en juin 2012.
CNS & Neurological Disorders, en août 2014.
Neuropharmacology, en octobre 2015.
Journal of the American Society for Experimental NeuroTherapeutics, en septembre 2015.
Current Neuropharmacology, en mai 2016.
Bienfait : Contre la psychose
Des observations ont permis de supposer des effets antipsychotiques du cannabidiol, comme le prétendent les études publiées par :
Current Pharmaceutical Design, en juin 2012.
European Neuropsychopharmacology, en novembre 2013.
Schizophrenia Research, en février 2015.
Journal of Psychiatric Research, en 2016.
Bienfait : Contre les troubles neurologiques et neuropsychiatriques
Le CBD permettrait de lutter contre la dégénérescence neuronale (dont la maladie d’Alzheimer est l’une des illustrations), comme le supposent les publications dans :
Phytotherapy Research, en octobre 2008.
Molecular Pharmacology, en février 2011.
Pharmacological Research, en février 2016.
Bienfait : Contre l’épilepsie
Des formes graves d’épilepsie pourraient être combattues efficacement par le CBD, comme l’indiquent les publications dans la revue Epilepsia en mars et en mai 2014.
Bienfait : Contre l’arthrite et les fractures
Le cannabidiol pourrait accélérer la guérison des fractures osseuses et de l’arthrite, selon des études publiées dans :
Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, en août 2000.
Frontiers in Endocrinology, en novembre 2012.
Journal of Bone and mineral research, en mars 2015.
European Journal of Pain, en octobre 2015.
Bienfait : Contre la sclérose en plaque
Le Sativex, médicament autorisé en France contenant du CBD et du THC, est utilisé contre la sclérose en plaques. Plusieurs études confortent l’idée d’une action concrète du CBD contre cette maladie, notamment des publications dans :
Neurobiology of Disease, en novembre 2013.
Journal of Pharmaceutical Sciences, en janvier 2016.
Epilepsia, en octobre 2016.
Bienfait : Contre les nausées et les vomissements
Le CBD aurait des propriétés antiémétiques, selon des études publiées par le British Journal of Pharmacology en décembre 2010 et en août 2011.
Bienfait : Contre l’acné
Le CBD participerait efficacement au traitement de l’acné, tel que le décrivent les publications suivantes :
Journal of Clinical Investigation, en juillet 2014.
Experimental Dermatology, en avril 2016.
Bienfait : Contre le cancer
L’action du cannabidiol serait efficace pour traiter certaines tumeurs cancéreuses, selon les publications des revues :
Molecular Cancer Therapeutics, en juillet 2011.
Breast Cancer Research and Treatment, en août 2011.
British Journal of Pharmacology, en mai 2012.
Bienfait : Contre les problèmes de foie
Le CBD aurait la capacité d’aider notre foie lorsqu’il est confronté à certains problèmes, comme l’expliquent des publications dans :
Free Radical Biology & Medicine, en mars 2014.
Mediators of Inflammation, en avril 2015.
Bienfait : Contre le diabète
Des recherches commencent à s’intéresser aux effets bénéfiques que pourrait avoir le cannabidiol dans des traitements contre le diabète. On peut notamment citer des articles scientifiques dans :
Autoimunity, en avril 2006
Current Pharmacogenomics and Personalized Medicine, en septembre 2009.
Journal of the American College of Cardiology, en décembre 2010.
Bienfait : Contre les comportements addictifs
Le CBD faciliterait le processus de sevrage et inverserait certains effets de dépendance, selon les publications dans les revues :
Addictive Behaviors, en avril 2013.
Substance Abuse : Research and Treatment, en mai 2015.
Neurotherapeutics, en octobre 2015.
Conclusion
Les études sur le cannabidiol doivent encore progresser et se multiplier afin de permettre un véritable consensus sur les propriétés de cette molécule. Le fait que ce principe actif soit extrait du cannabis lui donne encore une image qui n’est sûrement pas étrangère à la lenteur du processus. De nombreux tests sur le CBD sont encore réalisés sur des cobayes en laboratoire. Donc certes, la prudence est de mise pour affirmer que les effets observés peuvent être les mêmes sur l’homme. Mais les études existantes semblent déjà indiquer fortement certaines efficacités et surtout l’absence de danger à utiliser du CBD dans des traitements. D’autant que la molécule est déjà autorisée dans des produits de consommation courante.
La demande progresse, en France comme ailleurs. Cela illustre notamment le fait que l’on s’intéresse au CBD par initiative personnelle pour soulager certains symptômes et que l’on semble lui accorder du crédit par expérience.
A l’image des précautions réglementaires fixées par les autorités, de nombreux médecins craignent qu’admettre des propriétés thérapeutiques au CBD conduirait à des abus ainsi qu’à une légalisation future du cannabis. Or le THC est une chose et le cannabidiol en est une autre. Puis ces mêmes médecins n’ont souvent aucun scrupule à prescrire de la morphine qui est pourtant un dérivé de l’opium… Il serait sûrement profitable à tous que l’on puisse sortir de ce « deux poids, deux mesures » pour affirmer et exploiter enfin l’entièreté du potentiel du CBD.